Evander Holyfield : L'homme qui ne reculait jamais
Le 19 octobre, Evander Holyfield soufflera ses 61 bougies. Ce n’est pas seulement une page d’anniversaire, c’est un chapitre de l’histoire de la boxe qui se réveille avec lui. Surnommé "The Real Deal", Holyfield a marqué de son empreinte chaque catégorie où il a posé les gants, et il reste, même à l'heure actuelle, une icône indétrônable de ce sport brutal et exigeant.
Le début d’une légende
Evander Holyfield est né le 19 octobre 1962, dans une petite ville du sud des États-Unis, Atmore en Alabama. Issu d'une famille modeste, son destin bascule lorsqu’il déménage à Atlanta, en Géorgie, à l’âge de quatre ans. C'est là qu'il rencontre Carter Morgan au Boys & Girls Club. Sous la tutelle de Morgan, Holyfield découvre une passion insatiable pour la boxe. À seulement 8 ans, le jeune garçon comprend que les gants de boxe seront son arme contre l'adversité.
Sa carrière amateur connaît une ascension fulgurante : champion national des Golden Gloves en 1984 et médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Los Angeles la même année. Ces titres ne sont que des prémices d’une carrière historique. Evander est un guerrier né, toujours prêt à se relever des coups, aussi violents soient-ils.
La domination des poids lourds-légers
En 1985, Evander fait le grand saut dans le monde professionnel. Dès l’année suivante, il remporte son premier titre mondial, devenant champion WBA des poids lourds-légers. Il ne s’arrête pas là, et en 1988, il réunit les titres WBA, IBF et WBC, devenant le champion incontesté de la catégorie. Holyfield ne laisse rien au hasard, sa technique est une mécanique implacable, sa stratégie, un modèle de précision.
Le passage chez les poids lourds
C’est en 1988 qu’Evander Holyfield décide de passer chez les poids lourds. À une époque où la catégorie regorge de talents, Holyfield sait qu’il doit se réinventer. En 1990, il bat James "Buster" Douglas, devenant champion du monde WBA, WBC et IBF des poids lourds. Ce sacre n’est que le début d’une longue série de défenses de titre contre des noms légendaires tels que George Foreman et Larry Holmes.
Sa première défaite professionnelle survient en 1992 contre Riddick Bowe, un autre gladiateur des rings. Mais là encore, Holyfield prouve qu’il est bien plus qu’un simple champion : il est un revenant, un homme que rien n’ébranle. En 1993, il récupère ses titres WBA et IBF dans un match revanche inoubliable contre Bowe.
Les années Tyson
Mais s’il y a bien un nom qui restera à jamais associé à Evander Holyfield, c’est celui de Mike Tyson. En 1996, dans ce que beaucoup considèrent comme l’un des plus grands moments de l’histoire de la boxe, Holyfield bat Tyson et récupère le titre WBA. Ce combat, élu "combat de l’année" et "bouleversement de l’année" par le magazine The Ring, est une démonstration de sa résilience et de sa puissance mentale.
Leur revanche en 1997 restera gravée dans la mémoire collective pour un tout autre incident. Lors du célèbre "combat de l’oreille", Tyson est disqualifié pour avoir mordu Holyfield, un moment choquant mais qui n'a fait qu’ajouter à la légende d’Evander.
L’éternel retour
En 1999, Holyfield affronte Lennox Lewis dans un combat d’unification des titres qui se termine par un match nul controversé. Le match revanche huit mois plus tard voit Holyfield s’incliner face à Lewis. Pourtant, loin d’abandonner, Holyfield continue de se battre. En 2000, il bat John Ruiz pour remporter son quatrième titre mondial WBA, devenant ainsi le premier boxeur de l’histoire à décrocher le championnat du monde des poids lourds à quatre reprises, dépassant le record de Muhammad Ali.
Holyfield persiste dans sa quête de grandeur, et même en 2010, à 47 ans, il parvient à battre François Botha pour remporter le titre WBF des poids lourds. Sa détermination est hors norme, et il continue à repousser les limites de ce que l'on croyait possible pour un boxeur de cet âge.
L’après-boxe
Evander Holyfield prend officiellement sa retraite en 2014, après une carrière qui aura duré trois décennies. Bien que sa carrière ait été marquée par des hauts et des bas, sa légende reste intacte. Avec onze enfants, Holyfield s'investit dans leur éducation et leur avenir, tout en restant actif dans le monde de la boxe en tant qu'ambassadeur. Sa carrière hors du ring est marquée par des engagements philanthropiques, notamment avec le Holyfield Foundation, qui aide les jeunes défavorisés à trouver un chemin dans la vie, tout comme lui avait trouvé son salut dans la boxe.
Aujourd’hui, à 61 ans, Holyfield est bien plus qu’une icône du sport. Il est un symbole de persévérance, de travail acharné, et de rédemption. Peu importe combien de fois la vie l’a mis à terre, Holyfield s’est toujours relevé, fidèle à sa devise : "Chuter n'est pas un échec, ne pas se relever en est un."
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